USA / IMMIGRATION : Une juge arrêtée pour « entrave »

La police fédérale américaine a arrêté une juge en plein tribunal pour « entrave » à une opération d’arrestation d’un migrant, a annoncé vendredi le directeur du FBI, marquant une escalade dans le bras de fer engagé par l’administration Trump sur l’immigration.

« L’arrestation d’un juge en exercice par l’administration du président est une décision profondément grave et radicale », a déclaré dans un communiqué Tammy Baldwin, sénatrice démocrate du Wisconsin, s’alarmant d’une menace pour « la séparation des pouvoirs ».

Pour l’élu démocrate de Floride Darren Soto, « c’est digne d’un dictateur d’un pays du tiers-monde ».

La nomination de Kash Patel à la tête de la police fédérale au début de l’année avait fait face à la vive opposition des démocrates, qui craignaient que ce fidèle de Donald Trump n’utilise le FBI pour « se venger de ses ennemis politiques », selon les termes de l’influent sénateur démocrate Dick Durbin.

Depuis le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche fin janvier, de nombreux décrets exécutifs et autres mesures – notamment sur l’immigration – ont été retoqués par la justice.

– Séparation des pouvoirs –

L’administration Trump a décidé en retour d’engager une passe d’armes avec l’appareil judiciaire, et récemment deux juges ont pointé du doigt dans deux affaires différentes la dissimulation, voire la mauvaise foi, dont le gouvernement aurait fait preuve vis-à-vis de tribunaux qui contrarient sa politique d’expulsions massives.

Le président ne fait aucun mystère de sa volonté d’étendre au maximum ses prérogatives, face à celles des contre-pouvoirs que sont la justice et le Congrès.

Dans un entretien publié vendredi, le magazine Time lui a demandé s’il faisait sienne l’une des maximes de l’un des pères fondateurs des États-Unis, John Adams, le deuxième président des États-Unis, à savoir que l’Amérique était gouvernée par « des lois » et non par « des hommes ».

« Je ne suis pas d’accord à 100%. Nous avons un gouvernement dans lequel les hommes sont impliqués dans les lois, et idéalement, ce sont des hommes honnêtes tels que moi », a répondu Donald Trump.

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