GAZA : Silence, on tue des journalistes
Un triste record historique dans l’indifférence générale. Plus de 206 journalistes et employés de médias ont été tués par l’armée israélienne depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

Depuis la rupture de la trêve et la reprise des opérations militaires d’Israël le 18 mars, au moins 730 Palestiniens ont été tués dans le territoire assiégé et dévasté, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza dont le journaliste Hossam Shabat qui travaillait pour Al Jazeera Mubasher, le service arabophone de diffusion en direct, a précisé la chaîne qatarie. La Défense civile de Gaza a indiqué que sa voiture avait été visée par un drone à Beit Lahia (nord).
Selon des images de l’AFPTV, la voiture, qui portait l’estampille TV et le logo de la chaîne, a été touchée à l’arrière et le corps du journaliste a été retrouvé allongé sur le sol à proximité. Le Syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé « un nouveau massacre contre les journalistes ».
Le 15 mars, quatre autres journalistes ont été tués dans une frappe israélienne à Beit Lahia où ils travaillaient ce jour-là pour une organisation caritative.
La mort de Hossam Shabat est le 206ème journaliste tué, un triste record historique, depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023 entrainant la mort de 1.218 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles ainsi que 251 otages enlevés lors de cette attaque, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 seraient morts, selon l’armée israélienne.
L’offensive de représailles lancée par Israël a fait au total 50.082 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas. Un bilan qu’Israël met en doute mais qui est jugé fiable par l’ONU.
- Une trêve qui vole en éclat –
L’accord de trêve arraché par les médiateurs après des mois de tractations difficiles était entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d’une guerre dévastatrice. Mais après des semaines de désaccord sur la poursuite de la trêve, Israël a rompu celle-ci le 18 mars avec des bombardements massifs suivis d’opérations terrestres, disant vouloir forcer le mouvement palestinien à rendre les derniers otages qu’il détient. La branche armée du Hamas a diffusé lundi une vidéo de deux otages israéliens toujours détenus.
Dimanche, le ministère de la Défense a annoncé la création d’une administration dédiée au « départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers ». L’Egypte, limitrophe de Gaza et d’Israël, a exprimé lundi soir « sa ferme condamnation » vis-à-vis de la création de cette autorité.
Le Comité international de la Croix-Rouge a également dénoncé lundi « une attaque » contre ses locaux à Rafah, endommagés par un « projectile explosif » alors qu’il était « clairement identifié ». Aucun membre du personnel n’a été blessé, a précisé le CICR.
L’armée israélienne a expliqué avoir tiré sur le bâtiment sans savoir qu’il appartenait au CICR, pensant avoir « identifié des suspects ».
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Stéphane Dujarric a pour sa part déclaré que des frappes sur des bâtiments des Nations unies le 19 mars à Deir el-Balah (centre), tuant un employé bulgare, avaient été causées par « un char israélien ».
Pour la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, en visite à Jérusalem. »La reprise des négociations » indirectes entre le Hamas et Israël est « la seule voie possible pour mettre fin aux souffrances des deux côtés ». Une déclaration de bonnes intentions qui sonne comme un constat d’impuissance de l’UE.
